L’exposition “Pain perdu” d’Amélie Fontaine, artiste en résidence au Frac Picardie, rassemble des drapeaux peints, céramiques et dessins, ainsi que des croquis préparatoires, qui montrent la variété des techniques et des supports investis par l’artiste, en parallèle de son travail d’édition.
Comme une naturaliste, j’observe et je répertorie. Mais cette documentation, plutôt qu’un carcan, constitue une base qui me permet de dévier vers l’imagination. Mon histoire naturelle est fantasmée, à moitié rêvée.
Les formes de la nature sont souvent le point de départ : je les digère, les tords, les simplifie jusqu’à aller vers l’abstraction. L’observation et le croquis comme prise de notes dessinées arrivent en premier.
Ma pratique se situe au carrefour de l’édition jeunesse, du documentaire, et du dessin contemporain.
La dimension d’artisanat est présente dans mon travail ; des techniques nouvelles sont assimilées et viennent l’enrichir d’un vocabulaire nouveau. En céramique, c’est un travail attaché à l’utilitaire, c’est à dire des objets du quotidien conditionnés par leur fonction ; une tentative de reconnecter l’art avec le quotidien et l’intime.
Amélie Fontaine
Vue de l’exposition Pain Perdu, Amélie Fontaine, Frac Picardie, 2022 ©Irwin Leullier
Biographie de l’illustratrice
Amélie Fontaine est née en 1987 à Soissons et grandit à la campagne.
Après des études de graphisme, elle entre aux Arts Décoratifs de Paris où elle apprend la gravure et la sérigraphie. Elle réalise ensuite plusieurs albums jeunesse et travaille pour la presse (Le Monde, New York Times…), en parallèle d’une pratique plus personnelle du dessin. Ses images décrivent une histoire naturelle mystérieuse et à moitié rêvée, où les plantes et les animaux occupent une place centrale. Les objets du quotidien sont souvent représentés, à la manière d’un inventaire à la Georges Pérec, ou comme dans la poésie de Francis Ponge, transfigurés dans leur banalité.
Vue de l’exposition d’Amélie Fontaine ©Irwin Leullier