si proches disparus…
éloge du dessin
hommage à Vassiliki Tsekoura



Le choix d’une œuvre pour chaque année d’acquisition produisait en 1993 l’exposition 10 ans – 10 œuvres. En quelques numéros, les premiers jalons d’un projet artistique inventé dès la création du fracpicardie se dressent.

Sa singularité se construit dans une approche renouvelée du dessin. Dans la durée sa cohérence s’enrichit d’œuvres et d’artistes de toutes origines, de tous horizons. Sur et hors papier, avec ou sans crayon, le fracpicardie aiguise son attrait pour le trait et la ligne qui aspirent l’un et l’autre à toutes les projections, à toutes les expérimentations dans l’espace et le temps : série ou grand papier, dessin mural ou dessin éveillé.

2003 : vingt ans et quelques cabinets d’amateurs comme autant de cartes blanches confiées à des artistes et des personnalités pour tenter, de l’extérieur, de démêler l’écheveau d’un fonds riche de huit cents œuvres. Autant de regards distincts, curieux et parfois surpris occupent l’un après l’autre l’espace de présentation évolutif commandé à Laurent Pariente. Dix ans plus tard, plus de mille œuvres de deux cents trente artistes français et étrangers composent un cabinet pour le dessin parmi les plus rares et les plus actuels. Le défi de ce nouvel anniversaire est de promouvoir un point d’observation différent des précédents. A la recherche d’une forme de neutralité, il interroge à propos l’acquis et l’avenir d’un projet unique parmi les fonds régionaux d’art contemporain, tisse aussi des liens entre contexte local et contexte historique, artistique et culturel plus large.

si proches disparus… assume la proximité des choix mesurés du fracpicardie avec une histoire de l’art en mouvement et une actualité effervescente : des lendemains de la seconde guerre mondiale à la globalisation actuelle. Aucune tentative d’exhaustivité, mais des points d’ancrage, des œuvres qui deviennent des références utiles à l’intelligibilité d’un propos sur le dessin et au meilleur accomplissement des missions de diffusion et de médiation d’une jeune institution.

Pour servir cette intention à l’occasion des trente ans du fracpicardie, si proches disparus… réunit pour la première fois les dessins des artistes décédés entre le moment d’acquisition d’une ou de plusieurs de leurs œuvres et aujourd’hui. Par ce mode d’inventaire plutôt que par une sélection critique, l’ensemble constitué restitue dans les espaces successifs de l’exposition les différentes strates qui se sont formées, plus ou moins denses et homogènes, toujours instables dans leur restitution au public. Celui-ci en traverse la matière et les essences, se frotte aux artistes emblématiques, aux mouvements artistiques identifiés, là aux thématiques et formes génériques qui structurent le fonds. Du surréalisme à l’art minimal, de l’abstraction à la figuration, du corps au paysage, de l’unicité d’un geste au dessein de la série : le panorama ouvert est large, la liste des artistes surprenante, la diversité portée par le dessin manifeste.

En deux accrochages aux intentions distinctes, éloge du dessin à la maison de la culture et hommage à Vassiliki Tsekoura au fracpicardie, le regard insolite posé indirectement sur la totalité d’un fonds d’œuvres, créées dans leur quasi-totalité ces quarante dernières années, questionne la fonction même d’une institution dans sa dimension patrimoniale d’une part, et de soutien à la création d’autre part.

Quelles destinations et quels usages assignés aux œuvres rassemblées dès lors qu’il s’agirait de préserver en chaque frac son caractère le plus contemporain, le plus actuel, ou bien ici d’affirmer une singularité reconnue ? Quel projet ces œuvres doivent-elles servir ? Tels pourraient être plusieurs des enjeux de la décennie qui s’ouvre.

Commissaire et mise en espace des expositions : Yves Lecointre, directeur du fracpicardie


 éloge du dessin

 hommage à Vassiliki Tsekoura

 20 ans du fracpicardie

 une œuvre de Laurent Pariente

 œuvres et expositions du fracpicardie

 les pôles départementaux de diffusion

table ronde
jeudi 10 octobre 2013 à 18h30
à la maison de la culture d’Amiens

En trente ans, le fracpicardie a développé un projet artistique dédié aux dimensions contemporaines du dessin en réunissant plus de mille œuvres, régulièrement exposées en collaboration avec de nombreux acteurs culturels et éducatifs régionaux ; entre singularité d’une collection et mission de service publique, quel frac en Picardie pour la décennie à venir ?






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